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Fabian Boschung - G.G.G.

26 juin → 30 septembre, 2021
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À propos

Pour son ouverture le Café des Glaces propose deux expositions personnelles: G.G.G de l’artiste suisse Fabian Boschung et Drah' di net um de l’artiste italien Marco Rigoni

Les œuvres de Fabian Boschung sont exposées au rez-de-chaussée. Ce sont deux nouvelles sculptures spécialement produite pour l'exposition.
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Artiste
Fabian Boschung
Curateur
Café des Glaces
Dates
June 26 → Sept. 30, 2021
Texte d'exposition
Julie Ackermann

Fabian Boschung

Né en 1983 à Lausanne, Fabian Boschung vit et travaille à Neuchâtel. Il est diplômé de l'école d'arts appliqués de La Chaux-de-Fonds et de la Haute école d'art et de design de Genève (HEAD). Son travail est régulièrement présenté en Suisse et à l'étranger. Il est membre actif et fondateur de Smallville (Neuchâtel, Suisse).

« Je développe ma pratique artistique par l'appropriation en puisant dans des formes, des motifs et des images appartenant à des mouvements historiques ou contemporains, des pratiques populaires ou qui sont issus de mon environnement familier. Dans ma démarche plastique, j'utilise différents médiums tels que la peinture, le néon ou la photographie, même si mon médium de prédilection reste la sculpture. »

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Texte d'exposition

Sex-symbol incontesté, Greta fut épargnée. C’est son mec qui est passé à la casserole – ou plutôt à la broche, transformé en viande à kebab. Dans la France de l’an 3000, les bikers n’ont plus aucun respect pour leurs congénères les gremlins. EAT THE RICH : voilà la formule tatouée sur leurs bras. Du coup, quand leur boss à la grosse moustache a annoncé son départ en retraite, ils sont enfin passés à l’action. Ils ont zigouillé le bourge du quartier. D’abord, ils lui ont tranché la gorge avec un sabre, puis ils l’ont embroché avant de le recouvrir d’une sorte de sauce barbecue très épicée. Le boss part « à la retraite », mais il ne part pas vraiment à la retraite : c’est ce qu’on dit en l’an 3000 pour signifier qu’on part à la guerre.

L’art culinaire, dans sa superbe, dans son opulence la plus raffinée, est né dans les cuisines de Louis XIV, au XVIIe et XVIIIe siècle. À cette époque, les français deviennent complètement obsédés par la bouffe, par sa présentation, son dressage. La cuisine se mute en art du spectacle. Ainsi, à la Cour de France, on était tout le temps dans les STAR-TING-BLOCK : hop hop hop !, on sortait chaque soir des dizaines et des dizaines de plats, des plats à n’en plus finir. Et le King – repu au bout de 10 minutes – se contentait de les balayer du regard, bla- sé, ou à la limite, n’en prenait qu’une petite bouchée, comme ça, dédaigneusement, avec un geste enlevé. Tout ce branle-bas, c’était beaucoup de pression et de déception pour les cuistots : un « cau-che-mar en cuisine ». En 1671, le Gordon Ramsay de l’époque, le pâtissier-traiteur super-luxe, François Vatel, se suicide pendant une réception car la livraison de la pêche du jour a du retard. Rest In Peace.

Sous le règne du roi Soleil cependant, on commence à se lasser des produits de la pêche et autres denrées locales : on fait alors venir de l’étranger toutes sortes d’aliments nouveaux pour satisfaire le roi et ses bourges, avides de beauté. Louis XIV était un véritable artiste. Il transformait chacun de ses repas en performance d’une très grande solennité afin d’asseoir son pouvoir royal, issu de Dieu. En quelque sorte une façon symbolique d’éclabousser tout le monde de son sperme. Ricanant d’un air gêné, les courtisans pouvaient alors l’observer se délecter d’aspics de homard bleu, de bisques de crustacés, de ballotins de faisan et bien sûr de salades. Apparemment, Louis en RA-FFO-LAIT, surtout lorsqu’elles étaient parsemées de violettes.

À ce moment-là, l’époque du Turnspit, alias chien-tournebroche, était définitivement révolue. Les Turnspits, c’est le Moyen-Âge. Une époque où les humains élevaient les chiens pour deux raisons. Primo, ces chiens étaient capables de courir pendant des heures sans s’arrêter. Deuxio, ils étaient de petite taille et particulièrement robustes. Ces qualités, rares, ont tristement fait d’eux l’esclave des cuisiniers. Car le rôtissage d’une viande,ce n’était vraiment pas une mince affaire sans électricité. Ça prenait des plombes et puis, il fallait trouver une personne assez stupide (ou un.e domestique) pour bien tourner la broche sans péter un câble ou s’endormir. C’est alors que les humains ont prouvé une fois de plus qu’avec un peu d’imagination, on peut tout faire. Le chien-tournebroche, proto-cyborg, est née. La broche piquée de viande était mise en mouvement pas une roue activée par la course du chien emprisonné dans une cage. La tâche étant particulièrement éprouvante pour le Turnspit, les foyers en possédaient souvent plusieurs.

La littérature anglaise du Moyen-Âge décrit le Turnspit comme « un chien moche ». On dit qu’il ressemble à une petite saucisse poilue, qu’il a des pattes courtes et tordues. Sa couleur : déclinaison de gris déprimants. Dans son très instructif livre, Anecdote de chien, Edward Jesse s’attarde sur son regard «méfiant et malheureux». Et puis, hop le temps passe et avec la mécanisation, les Turnspit disparaissent des cuisines. A la fin du XIXe siècle, plus personne n’en veut, de ce chien moche, et surtout pas en animal de compagnie. Ceux qui en possèdent, les emmènent parfois à l’Église mais seulement pour qu’ils réchauffent leurs pieds lors des grands froids. Les chiens-tournebroche, sans broche à tourner, sont alors maltraités, abandonnés, affamés, tués... Leur popula- tion chute drastiquement jusqu’à complètement disparaître. Le chien-tournebroche est une espèce aujourd’hui éteinte. Il serait à l’origine de l’expression « a dog life » (« une vie de chien »).

Julie Ackermann
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